EXTENSION D’UNE MAISON DES ANNÉES 30
Un des derniers projets de l’agence d’architecture parisienne Florence Gaudin, livré en mars 2016, à Houilles (Yvelines).
Restructuration et extension d’une maison des années 30 || 280 m2
Quels étaient les enjeux de ce projet ?
L’enjeu particulier de ce projet fut de réaliser une extension 2 fois plus grande de l’existant sans “écraser” (annihiler) la maison existante, de générer une rencontre et non une opposition entre les deux, le traitement de cet “entre-deux” a fait l’objet d’une attention particulière . La relation avec l’extérieur, jardin et lumière, fut aussi un élément moteur du projet, ainsi que les parcours.
Quels étaient lescontraintes ?
La présence des existants, l’orientation du terrain, le PLU, et le programme d’une surface importante ( 3 fois la surface existante) , mais cela représente pour nous de la matière première et non des contraintes. Et bien-entendu , le budget.
Photos de l’avant-travaux:
Et donc, comment a été repensée l’organisation spatiale ?
Sur une parcelle généreuse, s’implantait une bâtisse des années 30, typique des pavillons de l’époque. Malgré sa vétusté, celle-ci conservait tout le vocabulaire architectural d’origine : appareillage de briques bicolores, soubassement en pierre meulières, linteaux métalliques apparents. Elle présentait également des proportions bien reconnaissables qui collent à une certaine image d’Épinal de la maison familiale.
L’extension consiste en la juxtaposition d’un second volume indépendant, duplicata contemporain de l’existant.
Ce parti pris répond à deux objectifs majeurs :
d’une part préserver les proportions et les modénatures du pavillon existant ; et d’autre part, constituer deux entités fortes, respectivement ancrées dans leur époque, afin de générer l’entre-deux, thème récurrent du travail de l’agence.
Cette distance entre l’existant et le projet s’opère sur différents plans : Conceptuellement, elle génère un entre-deux, l’«événement» du projet où se cristallise la « rencontre » des espaces, des usages, des époques etc.
Sur le plan urbanistique, cette mise à distance permet de s’insérer dans le tissu contextuel : malgré la surface importante du programme, la volumétrie du projet respecte l’échelle bâtie du quartier. Enfin, techniquement, cet écart, physique cette fois, assure une indépendance structurelle des deux bâtiments, évitant reprise en sous-œuvre et tassement différentiel.
Le volume de l’extension s’affirme comme une réinterprétation de l’archétype de la maison familiale : toiture à deux pans symétriques, ouvertures volets battants, il est volontairement la « copie » du pavillon existant, épuré des modénatures, débords de toitures, et autres codes de l’architecture de l’époque.
Sous ce volume et entre les deux «bâtiments», se développe un espace vaste et libre qui accueille les pièces de vie commune ( séjour, salle à manger , cuisine, bibliothèque, salle de musique, circulations verticales) largement ouvertes et baignées par la lumière de l’Ouest.
Une trémie est créée dans le plancher de la maison existante. Équipée d’un filet d’habitation, elle permet de jouir de ce lieu de rencontre, entre deux époques, mais aussi entre deux générations, puisqu’il connecte l’espace des enfants, situé dans la partie neuve, à celui des parents, situé dans la partie ancienne.
EXTENSION D’UNE MAISON DES ANNÉES 30
Ces espaces « entre-deux » constituent le lieu privilégié de la rencontre attendue : le pavillon existant se prolonge à l’intérieur, créant un jeu d’inversion de la façade, toujours constituée de ses matériaux d’origine (pierres meulières, briques et enduit), mais devenant mur intérieur. Ce jeu de miroir intérieur-extérieur met en valeur l’histoire de la maison.
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